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Que la montagne est belle !
Chantemerle est un village au pied d’un des trois départs de piste de Serre-Chevalier, l’une des plus grandes stations de skis des Alpes du Sud, très sportive et qui se la raconte quand même un peu. On est entre soi, faut pas déconner non plus.
La Montagne c’est du sérieux, l’été on attend le passant, l’automne on attend le gibier, le printemps on attend que la neige fonde et surtout l’hiver on attend les bulletins météo et on ne parle pas de neige qui tombe mais on dit « ça pose 30 » ou « ça se bâche », ce qui est bon signe. Bref on attend tout le temps. Et puis on parle ski et pendant toute l’année on parle de ça. Il y quelque chose d’immuable dans la montagne qui se reflète dans les joues des gens d’en haut. Ici on accepte l’étranger mais c’est tout. L’étranger, ça commence à la prochaine vallée alors être Marseillais c’est dire. De toute façon, être marseillais c’est être étranger partout.
Qu’ils sont drôles ces endroits quand on y pense. On passe 6 mois par ans habillé en toucan multicolore hors de prix sans que personne n’y trouve rien à redire. Pourtant la moindre veste de ski portée à la ville nous ferait passer pour une personne, comment dire, à part. On marche en se prenant pour une vedette de cinéma avec des chaussures genre plâtre. Ici le glamour c’est d’être bibendumé sauf pour fée. Inutile de parler des bonnets rasta ou poilus ou des casques à cornes etc, etc …
C’est une sorte de carnaval des neiges qui dure 6 mois ou la chanson des bronzées aura toujours autant de succès dès qu’une remontée s’arrête.
Il m’est même arrivé de ne pas reconnaitre certains camarades que je ne soupçonnais pas de porter fièrement le casque de super copter à visière chromée ou de vêtir leur pull tricoté rennes rouges, et pourtant.
Mais pour les constructions, ce n’est pas pareil. Le progrès c’est pour les remontées mécaniques pas pour les constructions de bâtiment. Une maison, c’est un sous-bassement, du bois et un toit en bois à deux pentes en bardeaux et pis c’est tout.
Alors on a fait un bâtiment à deux pentes, comme il faut mais pas avec un sous bassement, pas en bois et pas en bardeau, ça c’est pour le bâtiment juste à côté qui à près de 80 ans. Nous on a fait un bâtiment qui raconte une histoire d’aujourd’hui, gris clair mais avec de très très grandes fenêtres pour que la montagne trouve ici son miroir et puisse montrer toute l’étendue de ses couleurs de l’année.
On l’a aussi décollé des bâtiments avoisinants pour que la vue et la lumière trouvent des passages et que la face Sud parle à la face Nord sans entrave. Puis lorsqu’on rentre dans le bâtiment, au rez de chaussée on est happé par la vue sur la piste tant et si bien qu’on en oublierait presque le prix du forfait.
Et à l’étage, on peut se faire bronzer sur la terrasse en porte à faux sans se fatiguer.
Il y a ici quelque chose qui parle du plaisir du lieu, d’un équilibre précieux et fragile, une sorte de métaphore architecturale d’un paysage merveilleux.