Noailles sensible
La douceur survient toujours après les cris, les larmes les angoisses et les peurs. On n’en connaît jamais la cause mais on en ressent les effets. Il est temps de penser une ville douce, un Noailles radicalement doux. Parce que cette ville et ce quartier en ont besoin. Il faut pacifier le lieu, il faut faire la place pour que la douceur puisse ici rentrer par effraction. Écarter les lignes entre la vie et la mort, entre les origines et les lendemains. La douceur est bienveillante, protectrice et compassionnelle. Elle ouvre le champ aux métamorphoses des choses et fabriquera ici et ailleurs une autre qualité de présence ouverte à un monde sensible.
Il y de l’animalité et de la sauvagerie dans la douceur, il y a une connexion direct de l’humanité avec les éléments, il y a une vérité. On ne peut pas tricher avec elle, sa puissance est indéfinissable et infinie.
La douceur consiste à prendre soin, d’abord. Ici nous prenons soin d’un quartier. Elle est une intelligence qui, appliquée à la ville, doit parvenir à sublimer l’étonnement.
Parce qu’elle suppose une interaction avec l’autre, elle est un gage de conscience de valeur d’altérité et une exigence radicale pour faire le bien, à défaut ; le mieux et peut-être même le beau.
Ça n’est pas un îlot qui doit être démonstrateur, c’est un état d’esprit général, une volonté globale pour que Noailles soit un exemple de quartier en fête sensible.
Matthieu Poitevin