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Logements

Résidence Eugène Pottier

« BÂTIMENT VIVANT,
UN BÂTIMENT VIVANT N’EST PAS UN B TIMENT AVEC DES PLANTES QUI POUSSENT PARTOUT MAIS UN BÂTIMENT QUE CEUX QUI Y HABITENT ONT FABRIQUÉ. »

Un projet contre les idées reçues,
En l’état et en dehors de toutes considérations esthétiques, la résidence Eugène Pottier fait figure d’ovni dans la ville. Cet ensemble immobilier dont les appartements sont spacieux et bien orientés, jalonnent un lieu où les plantes et les arbres existent pour de vrai. Ils offrent un parc qui relient un quartier entièrement rénové, où les immeubles se ressemblent et où les traces de la ville populaire portuaire d’avant ont été soigneusement gommées, et un autre tout à l’inverse entièrement délaissé, où les fissures livrent un combat désespéré avec les brisures, où les immeubles tiennent encore debout parfois par miracle. Ce parc à un rôle urbain important, il est un patrimoine réel à cet endroit, un trésor qu’il nous faut valoriser, faire évoluer, transformer pour que de simple aménagement de pied d’immeuble, il devienne un lieu accueillant et chaleureux, un lieu ouvert à tous pour y faire des jeux, du sport, du jardinage ou même et surtout ne rien faire du tout. Il est là pour être traversé ou pour se retrouver. Il est là.
Il n’est plus possible d’avoir un regard sur la ville comme si tout ce qui avait était fait jusque-là devait être rasé. Il n’est plus possible de considérer que le temps n’existe pas. On ne peut pas soigner une maladie en amputant systématiquement. Parfois, il est même préférable de vivre avec son truc réparé et mal fichu plutôt que devoir supporter un truc inerte qui le remplace. Cette violence urbanistique ne peut engendrer que de la violence urbaine. Il est plus que temps d’envisager de faire la ville autrement, avec ce qu’il y a et avec de la douceur. Dire que la ville se construit sur la ville prend ici tout son sens. Elle se fera à cet endroit avec les habitants de toujours, les petits commerces qui ont réussi à être préservés, le parc pourra être aussi le lieu de passage des patients et du personnel de l’hôpital, des jeunes qui se rendent au collège Versailles, de ceux qui travaillent dans les bureaux et des enfants et des retraités de la résidence. La force et la richesse de de cette opération est sa mixité, greffer sur les bâtiments pour les projeter dans le futur plutôt que de les raser.
Bien sûr, une partie des bâtiments sera démolie pour en construire d’autres et laisser plus de place au jardin et au vivant et à l’imagination, mais en continuant l’esprit du lieu, en prolongeant verticalement certains bâtiments déjà là par des ossatures mixtes, bois béton et offrir çà et là de vastes terrasses et des espaces à inventer.
La force humaine est celle de l’invention et de l’imagination, nous devons faire confiance en accompagnant et cette énergie fera de ce lieu non pas un lieu de plus mais le lieu de ceux qui y vivent.
Ici ce n’est pas simplement des jardins qui seront partagés mais des terrasses, des toits et un parc tout entier.