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Édition
- Fragments d'une architecture euphorique Découvrir
Victor Hugo
Opérations : Réhabilitation de l’ancienne usine de la Seita, aujourd’hui lieu de création et d’innovation.
Surface : 40 000 m²
Date : 1992-2017
Un projet à lire entre les lignes
« Construire dans l’existant n’est pas réhabiliter, c’est retrouver le sens de la marche pour que la machine, un moment apaisé, reprenne son mouvement. Il s’agit d’une ré-affection pas d’une réhabilitation.
À la Friche la Belle de Mai, l’ensemble des bâtiments se touchent, c’est un conglomérat construit qui nous a fait perdre la chose la plus élémentaire de toute construction : le rapport au sol.
En somme, toutes ces composantes ne constituent pas un ensemble de bâtiments mais un territoire. La Friche la Belle de Mai est d’abord et avant tout un territoire qui nous parle de temps.
C’est un projet qui se fait à l’envers : d’habitude on vient construire des murs pour emprisonner la lumière, ici on fait des trous pour la faire entrer et retrouver la terre. »
Matthieu Poitevin
Au cœur de Marseille, un morceau de ville de 40.000 m² dédié à l’art et à la création et ouvert à tous depuis 1992. C’est en 2001 que Matthieu Poitevin, architecte fondateur avec Pascal Reynaud de l’agence ARM architecture est chargé de mettre en œuvre la transformation de la Friche la Belle de Mai. Les travaux s’achèveront en janvier 2013 à l’occasion des festivités d’ouverture de Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture.
Le Friche de la Belle de Mai est située en centre-ville, dans le 3ème arrondissement de Marseille à deux pas de la Gare Saint-Charles et du port, entre voie ferrée et bord de mer, dans le quartier de la Belle de Mai. La Friche la Belle de Mai est un des trois îlots du territoire de 12 hectares libéré par la fermeture de la Manufacture de la SEITA (Société d’Exploitation Industrielle des Tabacs et des Allumettes) en 1990.
Le premier îlot est le “pôle média ». Le deuxième constitue le « pôle patrimoine ». Sur un site escarpé (avec un dénivelé de 8 mètres entre le point haut et le point bas), le troisième îlot, baptisé « La Friche la Belle de Mai » (40.000 m²), est un conglomérat disparate. Son territoire est composé de cinq bâtiments imbriqués, de deux villas et d’un réservoir à eau, construits pour la manufacture de la SEITA en 1868, modifiés entre les deux guerres puis dans les années cinquante et soixante.
Après quelques interventions ponctuelles à partir de 1998, ARM architecture est chargé de mettre en œuvre la transformation de la Friche en 2001. Pendant douze ans, entre 2001 et 2013, les travaux n’ont pas cessé, suivant une logique d’intervention définie par trois schémas directeurs.
ARM architecture est mandatée par SFT (association Système Friche Théâtre) pour intervenir sur l’îlot 3 en 2001. Matthieu Poitevin et son équipe composent avec l’existant et conçoivent des lieux adaptés à la ville et aux 70 structures et 400 professionnels du spectacle et de la culture qui composent la Friche de la Belle de Mai.
Le résultat donne notamment :
– une salle polyvalente de 2.750 m², 450 places, « La Cartonnerie » (2003-2004) dans l’ancien bâtiment des années 50 qui était consacré à l’emballage des cigarettes,
– une salle de danse et des bureaux « Les Studios » (2003-2004) dans un nouveau bâtiment de 2.500 m²,
– le campement de 1.000 m² de bureaux transitoires installés dans « Les algécos » (2003-2004)
– un restaurant « les Grandes Tables » (2004-2006) de 350 couverts en salle et 200 couverts en terrasse dans l’ancienne la salle des rouleaux,
– un Street Park (2009), un parcours pour les skateurs réalisé par les architectes spécialisés de Constructo,
– une Crèche pour 50 enfants (2009-2012) dans un ancien réservoir à eaux,
– 10.000 m² d’ateliers d’artistes sur trois étages, avec studios de productions, bureaux, centres de documentation etc. dans les anciens entrepôts des années soixante appelés les « Magasins » (inaugurés en juin 2012),
– des espaces publics et un toit terrasse de 7500 m² sur les Magasins surplombant Marseille, la rade, et les calanques de l’Estaque à l’horizon,
– un espace de diffusion de 400 m² « Le Panorama » en toiture des Magasins,
– 3.000 m² sur cinq étages de lieux d’expositions dans « La Tour », bâtiment datant en partie du XIXème siècle jouxtant « les Magasins ».