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Rue des Carmes – ZAC Carmes-Madeleine

-Le tramway, quelle belle invention !
Oui, c’est utile et dans l’air du temps, les villes ont besoin de transports en commun non polluants. Personne ne remet en cause le bien-fondé des tramways ;
Ne s’est-on jamais demandé quelles modifications urbaines et sociales les jolies voies engazonnées suivaient ?
-N’est-ce qu’un moyen de transport ou aussi un moyen de transit ?
Le tramway va donc passer rue des Carmes. Un quartier historique riche de formes et de fond, de strates et de sédiments.
Il est très compréhensible que les habitants soient attachés à ce quartier. Il est une sorte de racine de la ville et un repère essentiel aux orléanais.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que ceux qui se battent pour la préservation de ce patrimoine sont aussi bien des orléanais du cru que les habitants actuels qui sont pourtant si facilement traités de “faux français” par d’autres. Ceci démontre au combien le droit du sol est inaliénable.
Il n’est pas question d’éradiquer le passé, il est question de prolonger l’histoire en passant par le présent et de permettre ainsi à d’autres histoires de trouver ici le lieu de leurs expressions.
La façade dont nous parlons est à ce jour composite, typique et hétéroclite.
Les habitants y tiennent à cette façade comme ils tiennent à tout ce qui appartient au passé : à leur grand-mère ou à leur doudou d’enfance…
La taxidermie patrimoniale c’est comme la peur du noir au fond, c’est redouter sa propre imagination et redouter l’avenir.
Il faut alors se rappeler la phrase de l’oncle Oscar Niemeyer qui sait de quoi il parle, il dit : ” il faut respecter le passé mais c’est tout”.
Le projet ne sera réussi que s’il devient le projet de tous. Et s’il assure et rassure sur le devenir de chacun et du site. Il faut pour cela expliquer, présenter encore, expérimenter, s’opposer parfois pour qu’il soit notoirement reconnu que le projet ainsi pensé apporte un mieux-être, un mieux vivre et une relation plus douce à l’espace public.
Ce projet doit faire état d’une nécessité, d’une évidence.
Que nous demande-t-on ?
-Les rez-de-chaussée devront être composés de surfaces commerciales homogènes.
Parce qu’aujourd’hui qui peut dire qu’il y a un souci de qualité sur les devantures des commerces concernés ?
Que pourrions-nous apporter pour que les commerçants disposent de meilleures boutiques et que les gens s’y rendent plus volontiers ?
Les commerçants aiment bien avoir un accès privilégié, ils souhaitent pouvoir capter le passant.
Aussi nous proposons un passage sous arcades suffisamment claires pour s’y sentir en sécurité. Les arcades sont historiquement des passages marchands. Elles joueront un rôle de filtre entre l’espace ouvert et fermé. Ainsi les devantures et leurs enseignes pourront être changées à l’envie et les marchands pourront imaginer des semaines thématiques ou un étalage particulier et événementiel dans ce tube traversant. C’est une sorte de micro-monde parallèle ou, à l’abri des intempéries, vous et moi n’auront d’autre envie que de dépenser.
-Les façades devront si possible être conservées.
Oui, tout ce qui est au-dessus du rez-de-chaussée sera conservé strictement à l’identique et restauré avec soin. Sauf exception, lorsque cela sera nécessaire pour créer des porosités lumineuses ou des passages sur le cœur d’îlot.
Ainsi, au lieu de sanctifier le passé, on le met en valeur, en exergue. Toutes ces maisons se retrouveront alors sur une sorte de piédestal à l’échelle de la rue.
Il s’agit d’une “spectularisation” urbaine.
-Du logement sera créé avec le plus de m² possibles.
Nous respecterons le parcellaire pour deux raisons au moins :
-Ne pas tomber dans le façadisme comme décor devenant une simple écorce au lieu d’être une enveloppe. Il n’est donc pas question que les habitations ne soient pas fonction de leur façade.
-Pour augmenter la typologie du bâti. Ainsi nous n’aurons forcément pas une typologie figée et déconnectée mais bien une plus grande variété de logements. Il y a quelque chose de tellurique à concevoir ainsi des bâtiments qui trouvent dans les traces du passé le moyen de se projeter vers l’avenir.
Les îlots sont trop profonds pour n’accueillir qu’une seule ligne de construction. Nous devrons donc construire aussi la façade arrière en respectant le même principe et proroger les tracés existants.
Alors nous nous retrouvons avec une dalle habitable au centre un jardin suspendu qui deviendra un havre d’intimité.